Personne ne m’avait dit que ce serait comme chercher un partenaire : trouver le bon thérapeute

June 6, 2023

Pour la santé mentale des femmes

Par : Nina Huynh

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Le plus difficile, c’est de demander de l’aide… n’est-ce pas?

J’étais en première année du secondaire lorsque j’ai réalisé qu’il serait probablement avantageux pour moi de parler à un professionnel ou à une professionnelle de la santé mentale. D’aussi loin que je pouvais me souvenir, j’avais toujours été aux prises avec des réactions émotionnelles très vives. J’ai passé des années sans en parler à quiconque. Ensuite, j’ai commencé à ressentir un besoin criant d’être entendue, soignée, de me sentir en sécurité. Je m’enfermais dans ma chambre, et j’évitais mes parents à tout prix. Je fouillais dans Internet pour trouver des réponses à mes questions. Je me demandais pourquoi j’étais si triste, comment je pouvais être plus heureuse et comment gérer mes relations interpersonnelles au quotidien. L’été qui a précédé ma deuxième année du secondaire, les choses ont pris un tournant pour le pire. Je vous épargne les détails, mais je ne pouvais plus cacher ma dépression à mes parents.

Je dois aussi souligner que, pendant cette période, je passais beaucoup de temps à écouter des comédies romantiques du style John Hughes des années 90. D’une certaine façon, ce sont ces films qui m’ont convaincue que, le plus difficile, c’était de demander de l’aide. Une fois que j’aurais surmonté cet obstacle, les gens qui m’aimaient me serreraient dans leurs bras, me diraient que tout allait bien aller et me donneraient l’aide dont j’avais besoin. Évidemment, dans ces films, les familles n’étaient pas des réfugiés vietnamiens ayant l’habitude de refouler leurs états d’âme. Lorsque j’ai finalement réussi à parler à mes parents de ce que je ressentais et que je les ai suppliés de m’emmener voir un thérapeute, ils m’ont répondu : « Qu’est-ce que tu pourrais lui dire que tu ne peux pas nous dire à nous? »

Je voulais hurler. Je ne savais pas comment leur dire que c’était eux le problème, alors comment pouvais-je me confier au sujet de mes parents à… mes parents? À ce moment-là, j’ai su que personne n’allait me sauver, que même dans ma période la plus sombre et difficile, mes parents n’arrivaient pas à me comprendre. Je sais maintenant que mon père et ma mère appartiennent à une culture et à une génération où ils n’ont pas appris à parler de leurs émotions, à les gérer, ni à leur accorder de l’importance. Me voir dans un tel état émotionnel était terrifiant pour eux, et ils ne comprenaient pas pourquoi je ne pouvais pas simplement les refouler et afficher un joli sourire, comme eux-mêmes l’avaient fait toute leur vie. Voilà la difficulté d’élever des enfants dans un contexte transculturel : ces moments de discordance sont inévitables.

Pourquoi est-ce que je me sens pire qu’avant?

J’ai pris l’initiative de communiquer avec la conseillère de mon école. Les seuls exemples que je connaissais de personnes ayant consulté des professionnels de la santé mentale me venaient des films que j’avais écoutés, et, dans les films, on dirait que les personnages tombent immanquablement sur le thérapeute fait pour eux. Ils se vident le cœur, remontent très loin dans leurs traumatismes d’enfance, ont une révélation ou deux, puis sont guéris. On ne parle pas du processus de recherche de la personne qui convient. En fait, l’idée qu’on pourrait tomber sur le mauvais thérapeute n’est jamais vraiment dépeinte. Alors, imaginez ma surprise lorsque, en sortant du bureau de la conseillère de mon école, j’étais encore plus mal en point qu’avant d’y entrer.

Je me suis sentie jugée. J’ai eu l’impression qu’on voulait se débarrasser de moi au plus vite. Je lui avais parlé de toutes les difficultés que je vivais et, au lieu de faire preuve de compassion ou de me questionner par rapport à mes émotions, la conseillère m’a tout simplement demandé si ça m’avait fait du bien pour qu’elle puisse fermer mon dossier de consultation concernant ma santé mentale et passer à autre chose. Après cette rencontre, je ne pense pas avoir consulté d’autres professionnels de la santé mentale avant mes études universitaires, quatre ans plus tard. Croyez-le ou non, il s’est alors produit exactement la même chose.

Je traversais une période très difficile. J’avais du mal à m’adapter à la solitude de la vie universitaire. Je m’ennuyais de ma famille et de la maison, et je vivais une rupture dont personne ne semblait se soucier. J’ai fait appel au programme gratuit de counseling en santé mentale de mon université. J’ai pu rencontrer un spécialiste après deux semaines. Pleine d’appréhension, j’ai revécu le même scénario : rencontres précipitées, aucun intérêt, questions teintées de jugement, mal aux tripes à la sortie de la rencontre et encore plus mal en point qu’à l’entrée. Je n’ai pas pu m’empêcher de me demander si c’était moi, le problème. Peut-être que mes difficultés n’étaient pas assez importantes ou intéressantes et que, peu importe la personne que j’allais rencontrer, la réponse serait toujours la même.

C’était une réalité difficile à accepter pour moi, parce que je suis quelqu’un qui croit vraiment au pouvoir de la thérapie par la parole. J’ignorais tout simplement qu’il n’existait pas d’approche universelle de thérapie. J’avais la possibilité de choisir le bon thérapeute pour moi. Il se trouve en fait qu’on augmente généralement ses chances de trouver la personne qui nous convient le mieux en considérant le processus davantage comme la recherche d’un partenaire plutôt qu’une visite à une clinique sans rendez-vous. Je n’avais jamais pensé faire appel à des critères de recherche pour trouver une personne avec qui j’aurais des affinités, spécialisée dans les domaines pertinents. J’ai grandi avec l’idée qu’il faut toujours respecter l’autorité, alors je n’ai jamais remis en question la compétence des médecins ou de quelque autre professionnel. Alors, pour moi, dire à un thérapeute, « Merci de m’avoir rencontrée, mais ça ne fonctionnera pas pour moi » était littéralement terrifiant et impensable. Je n’aurais probablement jamais compris que c’était possible si je n’avais jamais demandé à des amis et connaissances de me donner des conseils et de me faire des recommandations.

Trouver le thérapeute qui convient

La première fois que j’ai utilisé un outil de jumelage personnalisé pour trouver un thérapeute, j’avais l’impression de remplir un profil de site de rencontre. L’outil de GreenShield offre plus de 50 options de jumelage pour nous aider à trouver un professionnel ou une professionnelle de la santé mentale qui peut comprendre notre identité et nos expériences vécues. J’ai pu choisir et privilégier certaines caractéristiques : personne de couleur, femme, expérience avec famille et enfants, nouvelle conciliation travail-vie personnelle, dépression et bien plus encore. On dit parfois que la troisième fois sera la bonne, et laissez-moi vous dire qu’après 10 ans ou presque de tentatives, j’ai finalement trouvé un thérapeute avec qui je me sens comprise, écoutée et valorisée.

Je raconte mon expérience pour transmettre le message suivant : si vous êtes au début, au milieu ou à la fin de votre cheminement, parfois ardu, pour trouver le bon thérapeute pour vous, n’abandonnez pas.  Essayez de demander des recommandations à vos amis et à votre famille et utilisez un outil de jumelage personnalisé qui vous permettra de trouver plus rapidement la meilleure personne pour vous. Tout comme la recherche d’un partenaire, il faut parfois beaucoup de démarches pour trouver la bonne personne, et d’autres fois, vous avez la chance de tomber dessus du premier coup. J’espère que vous persévérerez. Bonne chance!

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Si vous voulez essayer l’outil de jumelage personnalisé de GreenShield dont j’ai parlé plus tôt, rendez-vous ici.

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Tout le monde a besoin de soutien à un moment ou à un autre de sa vie, et c’est pourquoi il importe de pouvoir bénéficier d’une thérapie accessible et efficace. GreenShield Communautaire est là pour aider les gens à trouver la thérapie qui leur convient.

L’outil de jumelage à un ou à une thérapeute du programme de GreenShield Communautaire comprend plus de 50 options en lien notamment avec la culture, la race, la langue et la religion, pour garantir aux femmes la possibilité de trouver une professionnelle ou un professionnel de la santé mentale qui partage leur identité et leurs expériences vécues ou qui est en meilleure position pour les comprendre. Le programme offre un accès virtuel à des psychothérapeutes, travailleurs sociaux et travailleuses sociales avec maîtrise, psychologues et autres professionnels et professionnelles spécialisés dans toutes sortes de domaines (de la thérapie sexuelle au counseling relationnel en passant par les traumatismes, sans oublier les services de santé mentale aux Autochtones). L’intersectionnalité est au premier plan du processus de jumelage, et la diversité des Canadiennes se reflète dans celle des centaines de praticiens et praticiennes certifiés du programme qui se sont identifiés comme des personnes de couleur, autochtones ou noires.

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