24 février 2021
- Perspective sur les prescriptions
Hiver 2021 : Prêts pas prêts, la thérapie génique est là
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Prêts pas prêts, la thérapie génique est là
Au cours de l’été 2019, Green Shield Canada (GSC) a commencé à aborder les thérapies géniques et le fait que ces traitements sont considérés comme une véritable révolution en termes de valeur offerte et de dollars dépensés. Vous pouvez lire à ce sujet dans Le fond de l’histoire. Et n’oubliez pas que les thérapies géniques ne sont qu’un exemple parmi d’autres de traitements très coûteux qui commencent à émerger de l’industrie pharmaceutique.
Qu’est-ce que la thérapie génique?
À titre de rappel, la thérapie génique a pour but de traiter – et idéalement de guérir – une maladie par la modification de la constitution génétique du patient au lieu du recours à des médicaments ou à la chirurgie. Il peut s’agir :
- de remplacer les gènes qui causent la maladie;
- de désactiver des gènes qui ne fonctionnent pas correctement;
- d’introduire de nouveaux gènes ou des gènes modifiés pour faciliter le traitement d’une maladie1.
Il existe deux types de thérapies géniques : in vivo (à l’intérieur de l’organisme) et ex vivo (à l’extérieur de l’organisme). La thérapie génique in vivo implique l’implantation directe de gènes fonctionnels dans l’organe cible d’un patient. La thérapie génique ex vivo, en revanche, consiste à prélever des cellules de l’organisme d’un patient, puis à les modifier avec du matériel génétique dans une culture. Les cellules génétiquement modifiées sont ensuite réintroduites dans le patient.
Tirer des leçons de l’expérience de l’hépatite C
D’une certaine manière, l’avènement de la thérapie génique est similaire aux répercussions financières et médicales des médicaments contre l’hépatite C dont nous avons été témoins il y a plusieurs années. Tout comme les médicaments contre l’hépatite C, la thérapie génique offre la promesse d’un remède. Si le coût des médicaments contre l’hépatite C a fait sourciller en 2015, le coût de la thérapie génique est vraiment ahurissant – on parle parfois de millions de dollars par traitement – ce qui signifie que les thérapies géniques finiront par avoir des répercussions comparables sur les régimes de soins de santé.
L’une des raisons du coût élevé des thérapies géniques est qu’actuellement, l’objectif principal est d’aider les patients atteints de maladies pour lesquelles il n’existe aucune option de traitement. Certaines thérapies visent aussi à venir en aide aux patients qui ont essayé tous les traitements offerts et pour qui l’absence d’une intervention se traduit par un pronostic d’invalidité ou de décès. Par exemple, les thérapies géniques ont ciblé des maladies rares ou héréditaires (aussi appelées maladies orphelines) et des cancers à un stade avancé. De plus, les thérapies géniques visent les patients atteints de maladies nécessitant des traitements d’entretien intensifs et continus.
L’idéal étant un traitement curatif ponctuel, les thérapies géniques ont le potentiel d’apporter des avantages à vie à de nombreuses personnes dont le pronostic est autrement sombre. Les patients peuvent devoir suivre les traitements classiques pendant des années, voire le reste de leur vie, en ressentant souvent des effets secondaires difficiles à gérer. Les thérapies géniques, même si leur prix est exorbitant, pourraient générer des économies à long terme – comme une greffe de rein qui permet d’économiser des centaines de milliers de dollars pour des années de dialyse évitées.
Les thérapies géniques actuellement approuvées
Kymriah et Yescarta sont deux thérapies géniques ex vivo approuvées par Santé Canada; il s’agit de thérapies par lymphocytes T à récepteur antigénique chimérique (CAR-T) et toutes deux sont utilisées dans le traitement du cancer. Cependant, si Kymriah a été approuvée en septembre 2018 et Yescarta en février 2019, ce n’est que tout récemment que les deux thérapies ont été accessibles aux patients. Compte tenu de la complexité de l’administration, entre autres facteurs, ce n’est pas surprenant que le processus de mise en marché des deux premières thérapies géniques ait été long. D’abord, les cellules du patient sont envoyées à un laboratoire, situé hors du pays, où elles sont modifiées; par la suite, les cellules modifiées sont réexpédiées et réinjectées au patient. En outre, les établissements de traitement des organismes qui administrent la procédure doivent être certifiés par la Foundation for the Accreditation of Cellular Therapy.
Kymriah est devenu accessible au Québec en octobre 20192 (soit 11 mois après l’approbation de Santé Canada) et en Ontario à partir de décembre 20193 (15 mois après l’approbation). Yescarta est disponible depuis décembre 2020, mais seulement en Ontario4 jusqu’à ce jour. L’Alberta a annoncé en août 2020 qu’elle serait la troisième province à offrir la thérapie CAR-T avec des cellules fabriquées aux États-Unis5. Alberta Health finance actuellement un essai clinique utilisant des cellules fabriquées en Alberta dans le but ultime de mettre en oeuvre son propre programme de thérapie génique.
La toute première thérapie de remplacement génique (in vivo), Luxturna, a été approuvée par Santé Canada le 13 octobre 2020, et une deuxième, Zolgensma, a été approuvée le 15 décembre de la même année. Luxterna traite certaines maladies rétiniennes héréditaires, et Zolgensma est un traitement contre l’amyotrophie spinale. Bien que nous observions un délai entre le moment de l’approbation et l’accès des patients à Luxturna et à Zolgensma, nous nous attendons à ce que le délai soit sensiblement plus court que celui observé pour les thérapies CAR-T. L’équipe des services pharmaceutiques de GSC procède actuellement à l’examen clinique des deux médicaments, et nous espérons obtenir une recommandation d’inscription au premier trimestre 2021. Le coût par patient (prix courant) de Luxturna est de 1 million de dollars pour le traitement des deux yeux et de 2,9 millions de dollars pour Zolgensma. Étant donné la rareté des affections pour lesquelles ces médicaments sont utilisés, nous avons estimé que les régimes d’assurance-maladie peuvent s’attendre à recevoir deux demandes de remboursement pour 1 000 000 de personnes couvertes pour Luxturna et une demande pour 1 000 000 de personnes couvertes pour Zolgensma au cours de la première année.
Le dilemme de la couverture et de l’abordabilité
GSC élabore actuellement une stratégie afin de s’assurer que ces médicaments révolutionnaires, mais dont le coût est très élevé, puissent être accessibles aux patients, tout en veillant à la pérennité des régimes de garanties. Comme nous l’avons vu avec les médicaments contre l’hépatite C, le coût énorme du médicament est compensé par le bénéfice escompté sur toute la vie. Cependant, avec la thérapie génique, les enjeux de coûts-bénéfices sont d’une ampleur bien plus grande en raison d’un coût initial nettement plus élevé que celui des médicaments contre l’hépatite C.
Aujourd’hui, le modèle de remboursement de notre industrie est conçu en grande partie pour des demandes récurrentes et des coûts plus prévisibles. Les traitements curatifs ponctuels dont les coûts initiaux sont importants ne peuvent pas s’inscrire dans ce cadre traditionnel; le moment du paiement ne correspond pas au moment où la garantie est obtenue. Par exemple, si un paiement de 3 millions de dollars est versé pour une thérapie génique, la garantie génère des résultats sur toute la durée de vie du membre du régime. Or, dans le cadre de notre modèle de remboursement traditionnel, le moment du paiement des demandes de règlement et celui de la garantie pour les médicaments utilisés dans le traitement des maladies chroniques correspondent dans le temps.
Garantir une expérience positive aux membres du régime
Derrière toutes ces préoccupations concernant le coût élevé des thérapies géniques et la manière de les gérer dans le cadre des régimes de garanties, des membres du régime souffrent de maladies graves et ne disposent d’aucun remède.
Il est essentiel que tous les Canadiens aient accès aux thérapies géniques et que cet accès soit simple et transparent. Cela signifie que nous devons mettre en oeuvre un processus simplifié pour déterminer l’admissibilité et éliminer les frais à la charge des patients et de leurs familles. Les thérapies géniques ne sont pas comme les autres médicaments sur ordonnance : elles ne sont pas délivrées en pharmacie, mais plutôt comme une intervention chirurgicale unique. C’est pourquoi de nouvelles approches sont nécessaires. L’établissement de partenariats avec les fabricants permettra aux patients d’obtenir en temps utile le traitement dont ils ont besoin sans se soucier des questions logistiques et financières.
La prochaine étape?
Au cours des prochaines semaines, GSC achèvera les derniers détails de sa stratégie en matière de thérapies géniques. Surveillez la prochaine Mise à jour de GSC, qui vous donnera un aperçu de tout ce que vous devez savoir. D’ici là, adressez vos questions à l’équipe responsable de votre compte.
Sources
1 What is gene therapy? Site Web de la U.S. National Library of Medicine, Genetics Home Reference. Consulté en mai 2019 : https://ghr.nlm.nih.gov/primer/therapy/genetherapy.
2 Novartis a conclu la phase de certification des premiers établissements québécois qui veilleront à l’administration de KymriahMD (tisagenlecleucel), la première thérapie CAR-T canadienne approuvée, communiqué de presse. Consulté le 25 janvier 2021 : https://www.novartis.ca/fr/news/media-releases/novartis-conclu-la-phase-de-certification-des-premiers-etablissements-quebecois.
3 Novartis a conclu la phase de certification des premiers établissements ontariens qui veilleront à l’administration de KymriahMD (tisagenlecleucel), la première thérapie CAR-T canadienne approuvée, communiqué de presse. Consulté le 25 janvier 2021 : https://www.novartis.ca/fr/news/media-releases/novartis-conclu-la-phase-de-certification-des-premiers-etablissements-ontariens.
4 Kite’s YESCARTA® (Axicabtagene Ciloleucel) Reimbursed in Ontario for the Treatment of Certain Types of Aggressive Non-Hodgkin Lymphoma, communiqué de presse. Consulté le 25 janvier 2021 : https://www.newswire.ca/news-releases/kite-s-yescarta-r-axicabtagene-ciloleucel-reimbursed-in-ontario-for-the-treatment-of-certain-types-of-aggressive-non-hodgkin-lymphoma-836786912.html.
5 Alberta becomes 3rd province to offer promising leukemia and lymphoma treatment, CBC News, le 24 août 2020. Consulté le 25 janvier 2021 : https://www.cbc.ca/news/canada/calgary/cancer-centre-care-shandro-calgary-investment-1.5697735.
Derrière le comptoir
Mise à jour sur les vaccins contre la COVID-19
Dans notre numéro de Perspective sur les prescriptions de l’été 2020, nous nous sommes entretenus avec notre pharmacienne Leila Mandlsohn sur la mise au point de vaccins et de traitements contre la COVID-19. Maintenant que les vaccins sont arrivés au Canada, nous avons de nouveau fait appel à elle pour faire le point sur le déploiement imminent.
PERSPECTIVE SUR LES PRESCRIPTIONS (PSLP) : Tout d’abord, pouvez-vous nous parler davantage des vaccins qui seront offerts sur le marché canadien et expliquer en quoi ils sont différents les uns des autres?
Leila : En termes simples, les vaccins traditionnels contiennent le germe – c’est-à-dire un virus ou une bactérie, le germe entier ou une partie de celui-ci, vivant ou inactivé – que le vaccin va attaquer. Cette substance est injectée à une personne pour que son système immunitaire la reconnaisse et déclenche une réponse immunitaire. La plupart des vaccins que nous connaissons dans notre vie fonctionnent de cette manière. Or, les premiers vaccins contre la COVID-19 approuvés au Canada utilisent une technologie différente.
PSLP : Ce sont les deux très connus dont on entend parler, soit le vaccin de Pfizer-BioNTech et celui de Moderna, c’est ça? En quoi diffèrent-ils exactement des anciens types de vaccins?
Leila : On les appelle des vaccins à ARNm. Ce n’est pas une nouvelle technologie, mais elle n’avait été utilisée à ce jour que dans des études… Avant ça, il n’existait pas sur le marché de vaccins développés à l’aide de la technologie de l’ARNm. Ces vaccins n’utilisent pas le SRAS-CoV-2 réel – le coronavirus qui cause la COVID-19 – mais plutôt l’ARN du virus, codé pour ordonner à l’organisme de créer une protéine du virus. Cette protéine est reconnue comme une particule étrangère, et l’organisme déclenche alors une réaction. Le principe est donc différent dans la fabrication et dans la façon dont nous obtenons une réponse immunitaire. Mais le résultat final est le même que celui d’un vaccin traditionnel.
PSLP : Y-a-t-il d’autres vaccins en cours de développement que nous pourrions éventuellement voir au Canada?
Leila : Oui, les deux autres en cours de développement sont le vaccin de l’Université d’Oxford-AstraZeneca et celui de Johnson & Johnson. Pour l’instant, nous ne savons pas précisément quand ils seront disponibles. Il est intéressant de noter que ces vaccins sont conçus à base d’un adénovirus, ce qui signifie qu’ils utilisent un virus non apparenté, génétiquement modifié, pour implanter un morceau d’ADN du SRAS-CoV-2 – au lieu de l’ARNm – ce qui rend le vaccin plus stable que ceux à ARNm. De plus, les vaccins à adénovirus peuvent être stockés jusqu’à trois mois au réfrigérateur, car ils n’ont pas à être conservés aux mêmes températures que les vaccins à ARNm.
PSLP : Tous ces vaccins nécessitent-ils deux injections?
Leila : Les vaccins de Moderna et de Pfizer sont tous deux des vaccins à deux doses. Pour Pfizer, il y a trois semaines entre les doses et pour Moderna, quatre semaines. En général, pour la plupart des vaccins, il faut deux injections. Johnson & Johnson teste son vaccin en une dose unique ainsi qu’en deux doses; des données récentes montrent que la dose unique a assuré une protection globale de 66 % contre les infections modérées à graves par la COVID-19 et de 85 % pour les infections graves. Les résultats de l’essai avec le schéma à deux doses ne sont pas attendus avant le mois de mai.
PSLP : Si nous avions le choix entre tous ces vaccins à deux injections et certains avec une seule injection, pourquoi choisir ceux à deux injections? Rien qu’en termes de logistique et d’observance des patients, l’idéal n’est-il pas d’avoir une seule injection et on passe à autre chose?
Leila : Bien sûr, ce serait l’idéal, mais le problème est qu’il faut deux doses pour obtenir une réponse immunitaire complète. J’ai lu récemment une étude selon laquelle il fallait une efficacité minimale du vaccin de 70 % pour prévenir une épidémie et de 80 % pour mettre fin à une épidémie existante, en supposant que 75 % de la population soit vaccinée. Les vaccins de Pfizer et de Moderna ont tous deux une efficacité de plus de 90 % après deux doses et apparemment, celui de Johnson & Johnson est efficace à 70 % après une seule dose. Alors, les chiffres parlent d’eux-mêmes.
PSLP : Récemment, nous avons appris que certaines provinces allongent le délai entre les deux injections en raison des difficultés rencontrées pour obtenir et distribuer le vaccin. Est-ce acceptable?
Leila : Le délai de trois ou quatre semaines entre les injections est basé sur la méthodologie des essais, c’est donc ce qui est recommandé en fonction des données obtenues. Mais en général dans le cas de la vaccination, si vous manquez la deuxième injection, vous voudrez quand même la recevoir, même si le délai est un peu dépassé. L’idéal serait donc de ne pas allonger le délai entre les deux injections, mais les CDC [Centers for Disease Control] des États-Unis ont déclaré qu’une personne pouvait même attendre six semaines entre les doses. Ils ne recommandent pas que ce soit le protocole, mais s’il n’y a pas d’autre solution, il est peu probable que cela fasse une différence dans le degré d’immunité d’une personne. De plus selon eux, le mélange des vaccins Pfizer et Moderna pour la première et la deuxième dose ne devrait pas poser de problème. Encore une fois, ce n’est pas recommandé, mais c’est mieux que de ne pas avoir de deuxième dose.
PSLP : En ce moment, le vaccin est administré à certains groupes de personnes seulement, mais une fois qu’il sera distribué pour le grand public, selon votre expérience, qui serait le mieux placé selon vous pour l’administrer en masse : les pharmaciens, les médecins de famille, les cliniques de santé familiale?
Leila : Nous avons constaté les avantages de la vaccination contre la grippe en pharmacie, car le nombre de vaccins administrés a augmenté depuis qu’ils sont donnés par les pharmaciens. Je serais donc surprise si on ne faisait pas appel aux pharmaciens pour administrer le vaccin contre la COVID-19. Je pense aussi que la santé publique sera très importante. Pour le vaccin contre la grippe H1N1, je me souviens être allée me faire vacciner dans une clinique de santé publique; c’était pratique et bien organisé. Si nous ne comptons que sur les cabinets de médecins et les hôpitaux, ces professionnels de la santé seront débordés. Pour vacciner en masse, nous devons faire appel aux pharmacies locales et aux dispensaires publics, par exemple, des centres communautaires où les gens peuvent simplement aller se faire vacciner et partir.
PSLP : Nous nous parlons en février. Avons-nous aujourd’hui une idée réaliste de la date à laquelle le grand public pourra se faire vacciner?
Leila : Je crois comprendre déjà que la production du vaccin Pfizer est suspendue parce que l’entreprise souhaite procéder à des mises à niveau pour augmenter sa capacité, ce qui retarde la distribution au Canada et dans d’autres pays. Par conséquent, les plans de chaque province semblent changer de jour en jour. En ce moment, selon le plan de l’Ontario, où je vis, il semble que le grand public ne sera pas vacciné avant l’été. D’abord, on se concentre sur les professionnels de la santé, les aidants essentiels, les résidents des maisons de soins de longue durée et des maisons de retraite, et les communautés des Premières Nations. Ensuite, on passera aux personnes âgées, aux personnes qui vivent ou travaillent dans des lieux d’hébergement collectif à haut risque, aux travailleurs essentiels de première ligne et aux personnes ayant un état de santé à haut risque. C’est seulement ensuite que le reste de la population sera vacciné, donc probablement pas avant juillet ou août, selon la province.
PSLP : Les pharmaciens sont-ils tous formés pour administrer le vaccin? Pourriez-vous pratiquer une injection demain?
Leila : Oui, je le pourrais.
PSLP : N’auriez-vous pas besoin de suivre une formation supplémentaire?
Leila : Non, parce que je l’ai déjà suivie. Les pharmaciens doivent suivre une formation sur les injections et détenir une certification en RCR pour pouvoir administrer des vaccins. Ainsi, dès qu’un pharmacien a suivi la formation, il peut commencer à administrer des injections. Une orientation et des conseils sont actuellement disponibles, en particulier en ce qui concerne le vaccin contre la COVID-19 et comme formation d’appoint pour les pharmaciens qui n’administrent pas régulièrement de vaccins. Cependant, je pense que la plupart des pharmaciens qui travaillent aujourd’hui dans la communauté ont suivi la formation, car les patients s’attendent à venir se faire vacciner contre la grippe.
PSLP : Nous entendons constamment qu’une certaine partie de la population est réticente à l’idée de se faire vacciner. Donc, si une majorité de Canadiens, c’est-à-dire 70 ou 75 %, sont vaccinés avant la fin de l’année, qu’adviendra-t-il des 25 % restants? Le virus ne va-t-il pas continuer à circuler au sein de cette population?
Leila : Il y a toujours une partie de la population qui n’est pas vaccinée, oui, mais elle peut être protégée grâce à l’immunité collective. Ainsi, quand la majorité des gens sont vaccinés, les personnes non vaccinées sont beaucoup moins susceptibles de contracter le virus et d’être malades. Mais des éclosions éparses peuvent toujours se produire. 11
La COVID-19 sera-t-elle éradiquée comme c’est le cas de la polio? Ce serait formidable. Devrons-nous vivre avec elle comme avec la grippe? Qui sait? Mais comme vous l’avez souligné, toute personne qui n’est pas vaccinée sera toujours à risque si elle est exposée au virus.
PSLP : Faut-il s’inquiéter des variants qui commencent à apparaître?
Leila : Je pense que c’est une préoccupation dans la mesure où nous apprenons encore à les connaître. Nous sommes maintenant en février et jusqu’à présent, trois variants ont été détectés, soit au Royaume-Uni, en Afrique du Sud et au Brésil. D’après ce que j’ai vu, le vaccin Pfizer, par exemple, semble offrir une protection contre ces variants. Un autre élément qui est plus positif qu’on aurait pu le penser, c’est que même si les variants se propagent plus facilement, ils ne provoquent pas de maladie plus grave. Mais ce n’est pas nécessairement une bonne nouvelle, car si plus de personnes sont infectées, plus de personnes sont admises dans les unités de soins intensifs et plus de personnes en meurent. Les virus mutent constamment à mesure qu’ils se propagent. Tout peut arriver. Nous pourrions voir arriver un variant qui provoque une maladie plus grave; nous pourrions également voir un variant moins virulent, plus difficile à transmettre et qui provoque une maladie bénigne. Nous apprenons encore beaucoup de choses sur ce virus, donc jusqu’à ce qu’il soit sous contrôle et presque disparu, la vaccination ainsi que la distanciation sociale et les masques sont notre meilleure chance.
PSLP : Merci d’avoir encore une fois discuté avec nous de ce sujet, Leila. Nous sommes tous un peu fatigués de la COVID-19, alors peut-être que la prochaine fois que vous serez avec nous, nous pourrons parler d’autre chose!
Revue des médicaments chez GSC
Afin de vous donner un aperçu des médicaments qui pourraient bientôt entraîner des modifications à votre régime, Perspective sur les prescriptions traite chaque trimestre de certains médicaments ayant récemment fait l’objet d’une révision par le Comité de pharmacologie et de thérapeutique de GSC.
Renseignements généraux
Le cancer de la prostate est l’un des cancers les plus fréquemment diagnostiqués chez les hommes canadiens. Il peut être classé comme résistant à la castration ou sensible à la castration selon qu’il répond ou non au traitement antiandrogénique (TAA). Dans le cas du cancer de la prostate métastatique (qui s’est propagé à d’autres parties de l’organisme) résistant à la castration (CPRCm), la norme de soins implique généralement l’utilisation de ce que l’on appelle de nouveaux agents hormonaux (abiratérone ou enzalutamide); cependant, une fois que la maladie progresse, la norme de soins s’avère moins précise. Chez environ 16 % des patients atteints de CPRCm, on peut trouver des mutations d’un gène BRCA ou ATM (également appelées mutations des gènes de réparation par recombinaison homologue, ou RRH), qui ont été associées à une maladie plus agressive que celle de type sauvage (sans mutation).
Lynparza constitue le premier traitement ciblé approuvé pour une utilisation chez les patients atteints de CPRCm porteurs de la mutation des gènes de RRH. Lynparza a été approuvé par Santé Canada en tant que monothérapie pour le traitement de patients adultes atteints de CPRCm et porteurs d’une mutation du BRCA ou de l’ATM germinal délétère confirmée ou présumée délétère dont l’état a progressé à la suite d’un traitement antérieur avec un nouvel agent hormonal. Il est administré par voie orale deux fois par jour, jusqu’à la progression de la maladie ou l’apparition d’effets secondaires inacceptables. Le traitement est administré en association avec un analogue du récepteur de l’hormone de libération des gonadotrophines, ou les patients doivent avoir subi une orchidectomie bilatérale (ablation des testicules).
Renseignements généraux
Le cancer du pancréas est un type de cancer virulent qui présente peu de symptômes tant que le cancer n’est pas à un stade avancé. Compte tenu du diagnostic tardif, il est associé à un pronostic défavorable et à un faible taux de survie. La norme de soins actuelle est généralement la chimiothérapie jusqu’à la progression de la maladie.
Lynparza représente la première option de traitement ciblé approuvée par Santé Canada pour le traitement d’entretien des adultes atteints d’un adénocarcinome métastatique du pancréas porteurs d’une mutation du BRCA germinal délétère confirmée ou présumée délétère, dont la maladie n’a pas progressé après un minimum de 16 semaines de chimiothérapie de première intention à base de platine. Lynparza est administré par voie orale deux fois par jour, jusqu’à la progression de la maladie ou l’apparition d’effets secondaires inacceptables.
Renseignements généraux
Le cancer du sein peut être classé en fonction de divers facteurs, chacun ayant une influence sur le pronostic et le traitement d’une patiente, notamment le statut du récepteur hormonal (RH) et le statut du récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain (HER2). Dans le cas du cancer du sein RH-positif, les cellules cancéreuses ont des récepteurs sensibles aux hormones (oestrogène ou progestérone), et le recours à des traitements hormonaux visant à bloquer ou à réduire le taux d’oestrogènes pour ralentir la progression du cancer peut alors être bénéfique. De même, les cancers du sein HER2-positifs mènent à la surexpression de la protéine HER2, de sorte que les patientes retirent souvent des bienfaits de traitements ciblant l’HER2. Chez les patientes atteintes d’un cancer du sein RH-positif et HER2-négatif, la norme de soins consiste généralement en une hormonothérapie (endocrinienne); toutefois, malgré ce traitement, de nombreuses patientes n’obtiennent aucun résultat ou leur maladie finit par évoluer. Chez les personnes atteintes d’un cancer du sein avancé ou métastatique, malgré les bienfaits initiaux des traitements endocriniens de première intention, nombre d’entre elles acquièrent une résistance dans les deux à trois ans qui suivent le début du traitement. Environ 36 % des cancers du sein RH-positif et HER2-négatif développent une résistance à la suite de mutations du PIK3CA (un gène qui joue un rôle central dans la voie de signalisation impliquée dans la prolifération, la survie et la croissance des cellules).
Piqray représente le premier traitement ciblé approuvé pour les personnes présentant une résistance acquise aux mutations du PIK3CA. Il a été approuvé par Santé Canada pour une utilisation en association avec le fulvestrant pour le traitement des hommes et des femmes ménopausées atteints d’un cancer du sein avancé ou métastatique RH-positif et HER2-négatif présentant une mutation du PIK3CA après la progression de la maladie à la suite d’un schéma thérapeutique endocrinien. Il est administré par voie orale une fois par jour, jusqu’à la progression de la maladie ou l’apparition d’effets secondaires inacceptables.
Renseignements généraux
L’asthme éosinophilique sévère (AES) est un type rare d’asthme marqué par un taux élevé de globules blancs (éosinophiles).
Nucala représente le seul traitement biologique approuvé pour les personnes de moins de 18 ans atteintes d’AES. Nucala a reçu l’approbation de Santé Canada pour être utilisé comme traitement d’entretien complémentaire chez les personnes âgées de six ans et plus atteintes d’AES dont l’asthme n’est pas suffisamment contrôlé par des corticostéroïdes pour inhalation et un ou des contrôleurs d’asthme supplémentaires (par exemple, un BALA), et qui présentaient un taux d’éosinophiles sanguins spécifique au début du traitement ou au cours des 12 derniers mois. Il est administré par injection sous-cutanée (sous la peau) toutes les quatre semaines.
Renseignements généraux
Dayvigo est le premier médicament appartenant à la nouvelle classe d’hypnotiques connus sous le nom d’antagonistes des deux récepteurs de l’orexine (ADRO) qui agissent en supprimant les effets d’éveil pour faciliter le sommeil. Étant donné son mode d’action différent, Dayvigo offre une option de traitement supplémentaire qui peut être plus sûre que les autres agents hypnotiques actuellement offerts, qui engendrent généralement des signes de dépendance physique, des réactions de sevrage ou une insomnie de rebond associée après l’arrêt du traitement.
Dayvigo a été approuvé par Santé Canada pour le traitement de l’insomnie, caractérisée par des difficultés d’endormissement et/ou de maintien du sommeil. Il est administré par voie orale une fois par jour juste avant le coucher.
Notes :
1« Produit traditionnel » renvoie habituellement aux composés à petites molécules dérivés de la synthèse chimique et comprend des médicaments qui ne sont pas inscrits à l’annexe D de la Loi sur les médicaments et drogues; « Produit biologique » s’entend de médicaments produits par biotechnologie et inscrits à l’annexe D de la Loi sur les aliments et drogues; « Coût élevé » s’entend des médicaments assujettis aux Politiques de GSC relatives aux médicaments à coût élevé; « Médicament de spécialité » s’entend des médicaments associés à un coût de traitement prévu de 10 000 $ ou plus par année (certains médicaments dont le coût avoisine ce seuil peuvent également faire partie de cette catégorie si des preuves cliniques le justifient).
2De marque (générique)
3D’après la liste des prix courants du fabricant. Exclut la marge bénéficiaire des pharmacies et les frais d’exécution. $ : < 1 000 $; $$ : De 1 000 à 4 999 $; $$$ : De 5 000 à 9 999 $; $$$$ : De 10 000 à 49 999 $; $$$$$ : ≥ 50 000 $
4S’applique à tous les formulaires de médicaments, à moins d’indication contraire. RPP désigne le réseau de pharmacies privilégiées de GSC.